Le Hameau des hrissons  M.A. Guichard
Protéger les hérissons
Prédateurs du hérissonMes prédateurs naturels sont : le blaireau, le grand-duc et le renard. On ne peut malheureusement pas faire grand chose pour me protéger d'eux... La nature est ainsi faite...

Aujourd'hui nous vivons en majorité dans vos jardins, mais nous n'y sommes pas pour autant en sécurité, car de nouvelles menaces sont apparues : l'homme et les chiens mal éduqués...

L'urbanisation à fait de moi un être fragile ! Dans l'incapacité de pouvoir passer de jardin à jardin (lorsqu'ils sont entièrement clôturés), je prends un autre chemin, je fais des détours parfois dangereux.
À découvert, sans protection, je suis vulnérable, à la merci de tous les dangers : véhicules, engins de travaux, chutes dans les caniveaux ou les fossés trop abrupts, humains mal intentionnés, chiens, etc.

Je vis en “tribu” et, pour la survie de l'espèce, j'ai besoin d'échanger mes gênes avec d'autres groupes. Sans cet échange, nous sommes voués à nous reproduire entre nous... cela peut provoquer à moyen terme un problème de consanguinité... et puis mon terrain de chasse ne se limite pas à un jardin.
S'il vous plaît, faites une ouverture dans votre jardin pour que je puisse circuler en sécurité.
Invitez-moi dans votre jardin :
Hérissons guettent l'entrée du jardinJe viendrai dans votre jardin, si je peux y entrer et y sortir à ma guise, de mon plein gré.

Un jardin ouvert sur d'autres jardins et sur l'extérieur côté campagne est idéal. Ne faites pas les ouvertures côté rue, où je serais en danger.

Seulement deux ou trois petits trous de 12 cm à des endroits différents dans le bas de votre grillage suffisent pour que je m'y faufile.
Quelques croquettes chats/chiens et de l'eau à ma disposition m'inciteront à venir explorer votre jardin la nuit.

Si votre jardin ne possède aucune cachette, si votre sol est plat sans arbustes, tel un terrain de sport, je n'aurai rien à chasser, votre jardin sera sans attrait pour moi : rien à manger, pas d'endroit où nicher, donc rien à y faire !
Laissez des coins sauvages pour la biodiversité, source de nourriture.
Une assistance alimentaire peut me sauver la vie.
Mes préférences :
• J'aime les haies feuillues car je peux m'abriter dessous, laissez-moi un tas de feuilles mortes pour faire mon nid.
• J'aime la végétation diversifiée : gazon, pissenlits, mousse, fleurs, plantes diverses, buissons, haies, arbustes, arbres...
   Y'en a des bêtes à manger là-dessous !
• J'aime prendre la mousse pour faire mon nid, elle est très confortable.
• J'aime les potagers, car ils sont un bon terrain de chasse. Je les débarrasse des insectes et autres bestioles nuisibles à vos plantations.
   Ne m'en veuillez pas si je goûte une fraise ou un grain de raisin au passage... Je vérifie mon boulot et... tout travail mérite salaire !
• J'aime les tas de bois contre un mur avec un espace en dessous pour y confectionner un abri.
• J'aime les tas de compost (il me procure chaleur et nourriture abondante pour mes petits).
• J'aime les objets couverts d'une bâche, je m'y abrite et je peux même y faire un nid.
• J'aime les cabanes à jardin où je peux me glisser dessous. C'est un abri étanche, idéal pour mettre mes petits au monde : ils seront bien protégés.
• J'aime les rocailles avec des espaces, des creux pour farfouiller, chasser, ou m'y cacher.
• J'aime les vieilles souches d'arbre creux, elles y abritent de nombreux insectes et peuvent aussi me servir d'abri.
• J'aime les dessous d'escalier. Vous laissez votre bric-à-brac dessous ? Cela ne me dérange pas s'il n'y a pas de produits dangereux,
   je peux m'y dissimuler et y être à l'abri de la pluie et du vent.
• J'aime tous les endroits où je peux faire mon nid à l'abri du vent et de la pluie.
Ne me capturez pas exprès pour me mettre dans votre jardin.
Je suis peut-être une femelle qui allaite ses petits, vous condamneriez tous mes bébés à une mort certaine !
Comment me protéger au jardin ?
Papa vérifie le jardinPour mieux comprendre et visualiser les dangers que j'encoure, revisitez votre jardin d'un œil hérisson : à 15 cm du sol !

Pour me protéger, il suffit de prendre de bonnes habitudes pas si compliquées à mettre en œuvre, et à la portée de tous.

Les dix règles d'or à respecter m'éviteront d'avoir des accidents graves et souvent mortels.
AVANT TOUT TRAVAUX, quels qu'ils soient, DANS VOTRE JARDIN : pensez à moi !
Je dors d'un sommeil profond pendant la journée et je n'entends pas forcément le bruit des engins.
Si je les entends, ils me font peur ! Je me mets en boule, je ne pars pas en courant, JE RESTE PETRIFIE SANS FAIRE DE BRUIT !
Voici les dix règles d'or à respecter :
Danger poison1) Bannir les produits toxiques : anti-limaces, pesticides, produits chimiques, désherbants, anti-mousses, raticides, etc.
Ils empoisonnent les insectes dont je me nourris.
Tous ces produits sont également toxiques et extrêmement dangereux pour vos enfants, vos animaux domestiques, et la biodiversité en général.Danger outils de jardin

2) Utiliser les outils de jardin avec prudence : le taille-bordure, le taille-haie, la tondeuse, la débroussailleuse, la tronçonneuse, la fourche, le râteau, la pelle, etc., provoquent des blessures très graves et souvent mortelles. Assurez-vous que je ne sois pas à portée de l'engin !

Tas de bois3) Prendre des précautions avant de déplacer un tas de bois ou des objets rangés sous une bâche : pensez à moi, j'y ai peut-être fait mon nid.Danger feu

4) Attention au feu ! Avant de brûler un tas de feuilles, de broussailles, de bois, d'allumer votre incinérateur, vérifiez délicatement en dessous. Si vous y découvrez un nid, respectez-le, ne le dérangez pas, déplacez votre feu.

Danger piscinePiscine protégée5) Sécuriser la piscine, le bassin : les bords verticaux et glissants m'empêchent d'en ressortir et malgré mes efforts je peux mourir noyé...
Pour que je puisse remonter et éviter la noyade, fixez une planche rugueuse ou un grillage fin sur les bords.

6) Sécuriser les fosses : un jardin décoratif en contrebas d'une maison ou d'un bâtiment, un ancien puits, une ruine à ciel ouvert, un escalier, etc., sont de véritables pièges mortels !
Pour me sauver la vie, ainsi que celle de mes nombreux amis : grenouilles, reinettes, musaraignes et autres petits animaux utiles au jardin, mettez une planche rugueuse pour que l'on puisse remonter en cas de chute. Danger filets

7) Enlever les filets de protection de vos légumes ou de vos arbres fruitiers : je peux me coincer dedans et me blesser gravement en cherchant à me dégager. Même chose pour le filet de tennis ou de badminton, ne les laissez pas traîner à terre. Avant que vous ne me trouviez, je serais mort d'épuisement !

Danger ouverturesOuvertures protégées8) Protéger toutes les ouvertures dans lesquelles je peux entrer et rester coincé : tuyau d'évacuation, regard, soupirail de cave, fenêtre de sous-sol.
Mettez une grille pour éviter les accidents.Danger chien méchant

9) Apprendre la tolérance à votre chien : veillez à ce qu'il ne vienne pas dénicher une portée de petits qui serait vouée à une mort certaine sans leur mère, ni perturber mes promenades nocturnes. Un chien a des mâchoires puissantes, il peut me casser des côtes et me blesser gravement s'il me prend dans sa gueule.Danger boîtes de conserve

10) Des objets laissés dehors, anodins pour vous : sacs plastiques, boîtes de conserves, pots de yaourt et bocaux vides sont pour moi des pièges dans lesquels je peux rester coincé et mourir étouffé ! Curieux de nature, j'ai la fâcheuse manie de vouloir mettre mon nez partout.

Une mère hérissonne à le même comportement qu'une chatte avec ses petits : si on touche à ses bébés, elle les tue !
Une mère hérissonne et ses bébés
Dessin maman hérissonneLorsque vous trouvez une mère hérissonne avec une portée, ne la dérangez surtout pas.
Éloignez-vous doucement, laissez à sa portée de la nourriture pour chaton (riche en calcium) et de l'eau.
Elle en aura bien besoin pour reprendre des forces.
NE PAS prendre les bébés dans vos mains ! Les bébés sont extrêmement fragiles.

Au cas où vous auriez accidentellement détruit un nid, vous n'avez pas d'autre choix que de mettre tout ce petit monde à l'abri. Prenez soin de mettre des gants afin de ne pas laisser d'odeur humaine sur la mère et les bébés.
Restez calme, ne paniquez pas, n'élevez pas la voix, parlez doucement pour ne pas affoler la mère. Ne la laissez surtout pas s'enfuir…

En premier lieu, mettre des gants. Placer la mère dans un carton sur des journaux, puis délicatement et avec toutes les précautions du monde, poser ses bébés près d'elle.
Vous allez ensuite déplacer ou reconstituer le nid avec ses éléments d'origine. Vous l'installerez au sec (les hérissons sont sensibles à l'humidité), à l'abri du vent, de la pluie et du soleil.
Vous pouvez maintenant redéposer, en premier, la mère dans son nouveau logis puis ses bébés près d'elle.

Apportez de la nourriture chaton (riche en calcium) et de l'eau à proximité pour aider la mère à reprendre des forces.
Je vous conseille de venir vérifier très délicatement plusieurs fois dans la journée pour vous assurer que les bébés tètent sans être rejetés par leur mère. Si elle les rejette, la portée doit être prise en charge ainsi que la mère, qui n'a peut-être pas assez de lait...
Je suis un animal nocturne, je ne sors donc de mon nid qu'au coucher du soleil.
Si vous m'apercevez en pleine journée, ce n'est pas normal !
En plein jour : je suis en danger de mort à cause des mouches !
Attirées par mon odeur de fauve, les mouches pondent entre mes piquants ou près des yeux, dans les oreilles, sur mes pattes, près de l'anus ou encore sur une blessure. Leurs larves peuvent me dévorer vivant !
Les œufs de mouches sont visibles à l'œil nu. Ils forment des petites plaques blanchâtres collées aux piquants, sur les poils ou sur la peau. Ils sont blancs, agglomérés entre eux, et de forme allongée.

Plusieurs raisons sont possibles pour que je sorte en plein jour :
- je suis petit, curieux, aventureux, je suis sorti en exploration pendant que maman dort,
- je suis bébé ou petit, je suis sorti du nid, car maman n'est pas revenue : elle est peut-être morte,
- je suis affamé,
- je suis complètement déshydraté,
- je suis blessé,
- je suis malade,
- mon nid a été détruit,
- j'ai été dérangé par un animal, des travaux, ou des humains...
POUR TOUS LES CAS :
- me mettre à l'abri des mouches, à l'ombre, me donner de l'eau, de la nourriture et observez-moi pour voir si je vais bien.
Pour bébé hérisson :
- me confectionner un cocon pour que je puisse m'y cacher avec : une laine polaire ou un linge sans maille, des journaux, des essuie-tout,
- mettre une bouillotte près de moi, enveloppée d'un tissu pour que je ne me brûle pas,
- me mettre immédiatement à l'abri au calme dans un grand carton tapissé de journaux,
- laisser à ma disposition un petit récipient d'eau et un autre de nourriture (pâtée ou croquettes),
- contacter au plus vite un centre pour la faune sauvage ou un vétérinaire.
Exception :
Il m'arrive parfois à l'âge adulte (poids : + 600 g), lors des périodes les plus ensoleillées (en juin et en juillet), de sortir en fin de journée, avant le coucher du soleil, car j'ai soif et j'ai faim ! Je n'y tiens plus, les jours sont bien trop longs... Profitez-en pour contrôler que les mouches ne viennent pas m'embêter.
Avant l'hiver, PESEZ-MOI, même si à vue d'œil je vous parais assez gros, car mon apparence est souvent trompeuse.
Je dois peser PLUS DE 600 g pour survivre à l'hibernation
Pendant l'hibernation je peux perdre jusqu'à 300 g !
Vers le mois de novembre, si vous m'apercevez encore dans votre jardin, prenez soin de me peser.
En dessous de 600 g, je n'ai pratiquement aucune chance de survivre à l'hiver en restant à l'extérieur, même si vous me nourrissez ! Quand il fait froid dehors je ne grossis plus ! Toutes mes calories sont utilisées pour combattre le refroidissement.
Condamné à sortir de mon nid pour chercher de la nourriture que je ne trouve plus, j'affronte le gel, le vent et la pluie, je peux mourir de faim ou attraper une pneumonie à laquelle je ne survivrais pas à l'extérieur.
IL EST VITAL de me mettre immédiatement à l'abri du froid, comme expliqué dans l'encadré du dessus (au sujet des mouches).
Attention, le changement brusque de température peut m'être fatal, il faut me réchauffer progressivement. Je dois être dans une pièce où je peux faire la différence entre le jour et la nuit pour conserver un rythme de vie normal.
Contactez au plus vite un centre pour la faune sauvage ou un vétérinaire. En attendant mon transfert, gardez moi à l'abri dans un endroit calme avec de la nourriture et de l'eau.
Vous m'aidez à traverser une route ? Prenez garde aux voitures, ne mettez pas votre vie en danger !
La nuit, sur la route, levez le pied ! Cela peut me sauver la vie et la vôtre aussi !
Chauffard la nuitContribuez à ma protection ainsi qu'à celle des autres animaux nocturnes :

Quand vous apercevez un animal sur la route, ralentissez !
La nuit, un animal aveuglé par vos phares ne saura plus comment se diriger...
Il peut aller droit vers la lumière !
Éteignez vos pleins phares (feux de route), passer en feux de croisement pour éviter l'éblouissement,
la panique de l'animal et l'accident.
Roulez au pas et prévenez les autres usagers de la route en mettant vos feux de détresse.
Dès que l'animal a traversé, vous pouvez reprendre votre route normalement.

Moi on ne me voit pas beaucoup, je suis tout petit !
Quand j'entends un moteur, je me mets en boule pour me protéger, mais mon armure de piquants est inefficace contre un véhicule... Pensez à moi, pitié...
La nuit, redoublez d'attention sur la route car c'est à cette période de la journée que la majorité des animaux se font tuer !
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